L’île des sports, ça bouge !
Si la Robertsau passe aux yeux des Strasbourgeois pour le « poumon vert » de notre ville, ce n’est pas seulement parce qu’elle se pare d’une forêt, de nombreux parcs et de jardins familiaux. Elle bénéficie aussi de cette appellation grâce à l’île du Wacken.
C’était là que, depuis fort longtemps, lycées strasbourgeois, associations ou clubs avaient trouvé les espaces nécessaires à différentes pratiques sportives. Cependant force était de constater que les ins- tallations étaient vieillissantes. Les bâtiments provisoires, quant à eux, duraient plus longtemps que s’ils avaient été définitifs. Et ce n’est pas la création du boulevard Pierre Pflimlin qui améliora les choses, bien au contraire.
Il était grand temps de rénover ou de reconstruire.
Même si ce sont 30 ha qu’occupe la plaine sportive de l’île du Wacken, que l’on nomme désormais « l’île des sports », il n’était pour autant pas souhaitable de couper cette immense superficie en tranches que l’on aurait réparties entre les différents organismes utilisateurs.
Non seulement une telle politique aurait abouti à la création de « prés carrés », au sens propre du terme, mais elle n’aurait pas permis de satisfaire les ambitions tout à fait légitimes des pratiquants et des responsables sportifs. Parmi les solutions proposées, deux s’imposèrent rapidement : regrouper les associations et mutualiser les espaces.
Un regroupement réussi, alors qu’un autre fait grincer les dents.
Le complexe de pétanque inauguré depuis peu est un exemple réussi de regroupement dont ont su bénéficier les clubs « Boulistes Strasbourgeois » et « Robertsau Contades ». Disposant d’un bâtiment de 200 m2, comprenant deux club-houses indépendants et un bloc sanitaire commun, ils peuvent à présent se mesurer sur 35 terrains de pétanque, dont 4 terrains couverts par un auvent béton. Belle réalisation que cette opération !
Pour autant les mutualisations, assurément indispensables, ne sont pas nécessairement du goût de tous et c’est un club de gymnastique cher aux vieux Robertsauviens, la Concorde, qui en a fait les frais. Voici l’histoire :
- Premier temps : la CUS a besoin du terrain occupé par la section tennis du SUC, le Strasbourg Université club, afin d’y construire le PEX, le nouveau Parc des Expositions.
- Deuxième temps : au SUC, qui croyait rejoindre l’ïle des sports, on propose finalement de s’associer à l’Ill Tennis Club situé rue de la Fourmi, à quelques pas du quai Jacoutot.
- Troisième temps : la mutualisation des deux clubs de tennis impose la construction d’un nouveau hall couvert et l’aménagement des espaces extérieurs dévolus précédemment à la Concorde
- Dernier temps : la Concorde voit de ce fait tous ses projets de modernisation et d’extension détruits.
Une dynamique mettant en œuvre tous les ressorts de la citoyenneté.
Cependant un échec ne doit pas faire oublier les avantages liés à la mise en œuvre du projet de l’île des sports. Au delà de l’amélioration d’équipements sportifs, qui devraient satisfaire ces passionnés de tennis, de pétanque ou de football, insistons plutôt sur le partenariat entre la Ville et les douze associations concernées qui ne cachent pas leur satisfaction.
La conclusion de cette opération serait que l’on est toujours gagnant à vouloir jouer le jeu de la citoyenneté
Jacques Gratecos