Le projet Chaufferie Wacken intégré dans le processus Wacken Europe
Le quartier Nord de Strasbourg est concerné par le projet Wacken Europe incluant 4 gros chantiers: le QAI (quartier d’affaires international 108 000m2, 10 200 déplacements quotidiens tous modes confondus horizon 2020), le PMC (travaux d’agrandissement du palais de la musique et des congrès 8000m2 SHON supplémentaires), le PEX (Parc expo 100.000 m2 de surface utile, prévu pour accueillir 30 000 personnes, 3000 voitures par jour, 4700 déplacements en transports en commun par jour, 12 000 déplacements générés par jour lors d’évènement type Foire Européenne- Étude d’impact CUS QAI 2015) et le barreau routier Fritz Kieffer (nouvelle sortie à partir de l’autoroute A350 qui vient d’être déclassée par décret, pour accéder derrière le Lycée Kléber).
Trafic automobile: l’étude d’impact citée ci-dessus (page 159) affirme qu’il augmentera de 14% uniquement pour le cumul PEX, PMC, QAI (en dehors de toute session parlementaire) et de 30% en heure de pointe (matin et soir). Venir ou rejoindre la Robertsau sera encore plus complexe. Ces projections ne prennent pas en compte l’île aux sports agrandie, la nouvelle École européenne, et la construction d’une chaufferie collective biomasse ( 2Mégawatts + 3,2 Mégawatts) entre Lycée Kléber et hôtel Hilton, destinée à alimenter PEX, QAI, île aux sports, Hall Rhenus, PMC, avec son lot de camions chargés de granulés de bois, de rafles de maïs. À quoi il faut intégrer le trafic de retour des cendres.
La ville de Strasbourg doit se développer économiquement, nul ne le conteste. Cependant, cela ne doit pas se faire au détriment des considérations environnementales et écologiques. Ce quartier Wacken est connu pour être saturé pour la circulation automobile, l’accessibilité et la mauvaise qualité de l’air aux abords des grands axes (rapports ASPA- benzène, dioxydes, PM 2.5). Ces projets vont accentuer ces difficultés, les simulations des experts l’attestent. 4 carrefours sont identifiés comme problématiques déjà à l’heure actuelle dans ce petit secteur Wacken et les mesures de réduction et de suppressions des effets proposées par le groupe Artelia s’apparentent à l’application d’un cautère sur une jambe de bois (page 336 Étude d’impact Unique Programme Wacken Europe Document Artelia- CUS octobre 2014).
Les habitants de la Robertsau, du Wacken, des quartiers Bordeaux, Kablé, Jacques Preiss doivent rester attentifs et se mobiliser pour proposer des alternatives.
L’enquête publique sur le QAI, close le 13 mai 2015, prenant enfin en compte la globalité des projets (sauf la chaufferie) suggestion de l’autorité environnementale — avis délibéré 25 février 2015 —, semble trouver la solution par la création du nouveau barreau routier Fritz Kieffer, ce qui est une gageure. La congestion sera plus forte une fois tous les projets construits. Il suffit de connaître le quartier pour le comprendre, on ne fait pas passer un chameau par le chat d’une aiguille.
Le rôle des associations de quartier est de défendre le point de vue, mais aussi les intérêts des riverains. Leur vision de proximité permet parfois de faire prendre conscience aux élus, noyés dans des dossiers très techniques et aux multiples pilotes, qu’il y a des alternatives possibles.
Densifier une ville est la tendance pour ne pas artificialiser les campagnes. Encore faut-il que cela ne se fasse pas au détriment de la qualité de l’air de la ville, du mode de vie de ses habitants, de la circulation, du stationnement, du libre choix de son mode de déplacement.
Notre association veut par cette démarche de recours attirer l’attention sur le non-respect des règles d’urbanisme et d’écologie. Il est urgent de reconsidérer certains volets. Parmi nos propositions: mettre davantage d’habitats dans le QAI (20% c’est trop peu), localiser le PEX ailleurs (terrains Starlette tout à fait adaptés au port du Rhin).
Urbaniser c’est équilibrer.
Arnault Pfersdorff, Association Riverains rue Tivoli et environs