[édito] Donner aux jeunes la place qu’ils méritent
Directeur de la publication de l’ECHO de la Robertsau, voilà un statut qui ménage bien des surprises. Contacté par un groupe d’élèves du collège Jules Hoffmann désirant afficher leur attachement au quartier mais aussi corriger l’image passablement abîmée par les agissements inadmissibles de l’une d’entre eux, nous décidons de les rencontrer. Après une discussion à bâtons rompus marquée par clairvoyance dans les propos et maturité dans la réflexion, il ne nous restait qu’à leur ouvrir nos colonnes.
Ce regard neuf que portent des adolescents sur la Robertsau où ils vivent, considérons-le comme une opportunité. En effet non seulement leurs attentes ne sont pas les nôtres, mais ils sont aussi plus conscients de ce qui manque dans un quartier dont ils seront les utilisateurs davantage encore lorsqu’ils seront plus grands.
Ne pourrait-on d’ailleurs pas imaginer un conseil des jeunes du quartier où ils pourraient exprimer leurs aspirations, les hiérarchiser selon le besoin et le coût, puis, une fois le projet déterminé, à charge pour les futurs élus du quartier de s’engager à le faire réaliser !!! L’on peut être sûr qu’ils sauraient trouver les critères du meilleur choix et que leurs prétentions seraient aussi mesurées et économes des deniers publics que lorsque ce sont les adultes qui décident.
Mais revenons au collège et à la visite des locaux qui m’a été offerte après la rencontre avec les élèves. Quel heureux mariage que celui du bâtiment en grés des Vosges avec l’extension moderne et fonctionnelle située dans une partie de la cour. Y règne un climat serein, à la fois décontracté et studieux. Peut-être y manque-t-il un peu de verdure ?
Et si l’on envisageait d’entrouvrir le jardin situé à quelques enjambées de la sortie du collège…Quel intérêt y a-t-il à le laisser fermé derrière ses lourdes grilles ? Y installer quelques bancs où les collégiens auraient pu échanger, rire et rêver aurait été le meilleur exutoire à la lamentable violence qui s’est exprimée le 11 mars dernier. Osons aujourd’hui ouvrir toutes les pistes qui conduisent dans notre quartier à une meilleure cohabitation.
Jacques Gratecos, Président de l’ADIR