Rue de la Baronne d’Oberkirch, un programme immobilier ambitieux d’économie d’énergie
Peut-on passer sous silence la réalisation d’un important programme immobilier à la Robertsau ? A l’ADIR la réponse est « non ».
Mais allons plus loin : L’ADIR risque-t-elle de perdre son âme si elle évoque cette réalisation sans marquer son opposition ou si elle s’y montre favorable ? Ce sujet a fait débat au sein de notre comité de rédaction.
L’objet de la discussion, un îlot de plus d’un hectare situé entre la rue de la Baronne d’Oberkirch et la rue Anne Alexandrine de Furstenberg dénommé les terrasses et les villas d’Augia.
Un nombre de logements, 79, relativement réduit si l’on considère l’emprise foncière de 12570 m2.
Particularité de cet ensemble : 46 logements sont à énergie positive (BEPOS), 6 maisons ont un niveau BBC rabaissé de 40%, enfin une dernière partie, 10 maisons en bande et 17 logement collectifs labellisés BBC et HQE, fait partie du parc de CUS Habitat.
Ce dont l’on doit évidemment se réjouir est cette mixité sociale trop souvent souhaitée et trop rarement réalisée. L’on apprécie aussi la voie centrale piétonne et cycliste, havre de tranquillité qui évoque certains mails du Sud de la France et qui doit retomber dans le giron de la Ville.
Son nom, Pauline de Metternich, s’il est en cohérence avec celui des voieries existantes, Pauline a été une amie de notre Mélanie de Pourtalès, nous rapproche toutefois davantage des grands salons parisiens du 19ème siècle que de la Robertsau elle-même.
Autre débat sur un nom qui a enflammé la communauté des internautes : qui est cet Augia au nom si proche de celui du roi d’Elide, Augias, dont Héraklès nettoya les écuries ? Entend-on, par le choix de ce nom, manifester les solutions les plus radicales prises en matière d’économie d’énergie ou veut-on au contraire accentuer la noblesse du lieu en sous-entendant que les résidents disposent de beaux équipages, allusion aux brillants équipages du 19ème siècle associant voiture de maître, cocher, valets de pied et superbes chevaux ?
Plus sérieusement il importe de s’intéresser aux performances énergétiques des différents logements. Les promesses seront-elles tenues ? En particulier le bâtiment à énergie positive produira-t-il plus qu’il ne consomme ?
On le voit, le débat est lancé. Il reste que beaucoup ont souligné l’intégration esthétique de cet ensemble dans le quartier. On ne peut que s’en réjouir.
Jacques Gratecos
Petit lexique :
- BBC : bâtiment basse consommation : environ 50 kwhep/m2 /an.
- bâtiment passif : bâtiment quasiment passif pour ses besoins en chauffage, utilisant les apports gratuits et présentant une très bonne isolation.
- BEPOS : Bâtiment à Energie Positive qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Ce label deviendra obligatoire pour tout logement neuf à partir de 2020.
- HQE : Haute Qualité Environnementale : ne désigne ni un label, ni une certification. Il s’agit en réalité d’ une démarche volontaire de management de la qualité environnementale des opérations de construction ou de réhabilitation de bâtiment.