« Zone 30 à la Robertsau… et si le conseil de quartier réfléchissait à d’autres solutions ?
Commençons par un petit historique sur le projet de zone 30 à Strasbourg.
C’est en 2011 qu’est lancée, par un courrier muni d’un coupon-réponse, une consultation sur une circulation automobile limitée à 30 km/h dans la majorité des zones résidentielles de la ville. L’on se rappelle le résultat : près de 55% des Strasbourgeois répondent négativement.
Première surprise dans le processus démocratique, le maire Roland Ries fait part de sa « déception». L’on aurait attendu qu’il saluât le résultat en précisant que tel était l’avis de la majorité et qu’il entendait s’y plier sans faire le procès de ceux qui n’étaient pas de son avis.
Il eût été intéressant également de connaître comment avaient voté les gens selon les quartiers. Sur ce point, il est vrai, il faut rappeler que la question portait sur l’ensemble de la ville mais l’on sait, chacun voyant midi à sa porte, que le point de vue de chacun a tendance à s’élaborer en tenant compte de ce qu’il connaît le mieux, c’est-à-dire son propre environnement.
Aujourd’hui la Robertsau reste concernée par un débat sur une circulation automobile apaisée d’autant plus que ce quartier a longtemps conservé sa vocation maraîchère et que c’est après la dernière guerre et l’installation des institutions européennes qu’il a connu un développement immobilier ahurissant. L’on a construit beaucoup dans « les dents creuses », racheté des terrains pour y installer des collectifs souvent imposants et, la spéculation aidant, l’habitude d’utiliser « un chausse-pieds » pour augmenter le nombre de logements s’est enracinée.
Le résultat, on le connaît, des milliers de véhicules qui empruntent quotidiennement des rues pour la plupart étroites et encombrées d’automobiles mal garées, des piétons obligés de slalomer entre les voitures, des mères avec les poussettes obligées de se rabattre sur la chaussée.
Ce bilan, facile à établir et malheureusement désastreux, doit nous amener à réfléchir à des solutions pérennes mais innovantes qui prendraient en compte la totalité des difficultés liées à la circulation, au stationnement et au mieux vivre ensemble.
N’était-ce pas le moment de tirer le meilleur parti d’un conseil de quartier rassemblant des particuliers, des représentants d’associations , connaissant tous très bien leur quartier et les difficultés inhérentes à son développement ?
Malheureusement, au lieu de faire confiance à ceux qui sont les utilisateurs et qui pâtissent de cette situation déplorable, l’on préfère passer outre les résultats d’une consultation publique négative et ressortir la vieille recette d’une zone 30 dont chacun sait qu’elle ne fonctionne pas.
Va-t-on installer des radars dans chaque rue pour vérifier que chaque automobiliste se conforme à cette prescription de vitesse ? Dispose-t-on d’agents de la police municipale en assez grand nombre pour sanctionner les contrevenants ?
Un conseil de quartier n’est pas là pour se substituer aux habitants. Sa mission n’est pas de faire passer une mesure que d’aucuns dans la municipalité entendraient voir se réaliser.
Faisons lui confiance en lui confiant une véritable responsabilité, celle de transformer la Robertsau pour en faire un laboratoire des aménagements originaux capables de façonner une autre ville . »